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LA CONFERENCE-ZOOM
du jeudi 18 mars 2021
Libérer les mémoires du corps
Pour un corps en bonne santé
Par Nicole Lecocq-François
Psychothérapeute en Catharsis,
Thérapie Nonviolente des Profondeurs
Liens :
Organisation de la conférence : Ecosystem Laboratoire
VIDEOS DE PRESENTATION
La Catharsis Glaudienne vise à libérer ce qui a été rayé de notre mémoire consciente, un événement ou les émotions liées à cet événement. L’expérience clinique nous démontre jour après jour que "revivre" intégralement ces vécus passés douloureux, ainsi que le moment et le mode de l’occultation, mène à la disparition des symptômes et la guérison des souffrances.
Cette courte présentation sous forme d'interview nous montre ce qu'est la Catharsis, d'où elle vient, en quoi l'occultation est différente du refoulement, comment réflexe de survie dans un premier temps, elle crée des symptômes par la suite :
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Si une expérience a été occultée, le travail en Catharsis glaudienne va permettre de retrouver, à travers le corps, les sensations liées à cette expérience et ainsi découvrir ce qui est à l’origine de nos difficultés.
Cette courte présentation sous forme d'interview nous montre comment le travail se passe concrètement, de façon nonviolente avec la médiation du corps et du Tunnel :
Pour contacter Nicole Lecocq-François :
Chaque matin lors de la permanence téléphonique les jours ouvrables du lundi au vendredi entre 8h et 8h45 au 0032 (0)4 388.13.28
QUI SUIS-JE ?
Après des études paramédicales, j’exerce vingt années durant comme logopède en consultation de ville, tout en poursuivant des formations dans les domaines de la communication, du développement personnel et de la thérapie.
Passée entretemps de l’art de la parole à l’art du corps, je m’exerce parallèlement - et forme - au massage de relaxation des adultes et des enfants pendant douze années.
Au cœur et de ces recherches et de mon vécu personnel, s’impose en moi la conscience de l’importance du subconscient dans la guérison profonde. Il m’apparaît aussi à de nombreuses reprises que la plupart des problèmes vécus par l’adulte trouvent leur origine dans l’enfance.
J’entame alors une formation en psychothérapie, en Catharsis glaudienne, celle-ci établissant le lien entre le passé et le présent, entre le corps et l’esprit. Je me consacre à cette approche depuis l’année 1994. Je suis également formée par Albert Glaude pour pouvoir transmettre la Catharsis.
Ma formation en Communication Nonviolente commencée en 1992 avec Marshall Rosenberg, ainsi que mon chemin spirituel, complètent ce que la Catharsis permet finalement : la connexion profonde avec soi-même par la libération des liens du passé. Car en définitive, la Catharsis lève le dernier obstacle à cette connexion : l’occultation. Elle permet de vivre pleinement la valeur de l’intériorité souvent mise à mal dans notre société et dont l’absence génère tant de souffrance. L’accompagnement des personnes dans cette thérapie nonviolente des profondeurs est pour moi un vrai bonheur.
Nicole LECOCQ-FRANCOIS
Sites
Autre site sur la Catharsis :
Site sur la Communication Nonviolente :
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Chaque matin entre 8h et 8h45 du lundi au vendredi au 0032 (0)4 388.13.28 Nicole Lecocq-François
LIVRES
"Une vérité qui libère - Du passé imposé au présent libéré ", Nicole LECOCQ-FRANCOIS, aux éditions Quintessence, paru en 2009.
Ce livre s’inscrit dans la lignée d’Albert Glaude et répond au souci de permettre aux personnes d’accéder à l’information sur cette approche innovante qu’est la Catharsis. Autant d’exemples, de réponses aux questions que le lecteur peut se poser, sont présentés sans jargon psy.
La préface est de Philippe Glaude.
Un premier extrait nous mène directement au cœur de l’esprit qui soutient ce travail de libération du passé :
Le besoin de thérapie a été longtemps associé à un état pathologique et cela reste dans la conscience des gens. La psychologie a créé cet état de choses en étiquetant les personnes et leurs symptômes. En réalité, les réactions et les symptômes sont appropriés aux dommages subis dans l’existence. L’occultation est la réaction parfaitement adaptée à la situation. Elle n’est pas d’ordre psychologique, elle est profondément liée à la survie. Elle est d’ordre biologique. (Page 107).
Dans le second extrait, nous plongeons dans le revécu d’une consultante qui de ce fait, désocculte une scène où le premier contact avec la mort dans l’enfance s’est produit d’une manière brutale :
L’enfant est obligée de prier en regardant le mort. Elle se sent mal, elle a peur. Elle a envie de hurler, elle craint que le mort ne la prenne avec lui. Mais je ne veux pas être morte… Le mort s’est assis, la regarde, la montre du doigt. Rassurez-vous, la petite fille traumatisée fait ici un cauchemar après une visite mortuaire... On dirait que le mort s'assied, il me regarde, il me montre du doigt, ça m'effraie encore plus que quand il dort... j'ai envie de hurler... On dirait qu'il veut me prendre avec lui... mais je ne veux pas être morte... J'ai eu très peur, en tout cas, je commence à me calmer un peu, je crois que c'était un rêve, parce que j'étais chez moi... quand on ira à la messe, le cercueil sera fermé, cela ira mieux... il ira à la terre, dans un grand trou, on mettra la terre dessus... J'ai vraiment très mal à la tête... (Page 153).
On peut aisément imaginer les séquelles vécues par la personne ensuite.
AVERTISSEMENT : Le livre Une vérité qui libère - Du passé imposé au présent libéré ne peut pas se trouver en e-book, contrairement à ce qui peut être écrit dans google. Voici à ce propos, ce que l'éditeur en dit en réponse à mes interrogations :
"J’ai cherché ma vérité et j’ai trouvé la liberté ", Nicole LECOCQ-FRANCOIS, aux éditions Vivantes, mars 2016.
Ce livre nous emmène dans un voyage libérateur au centre de soi à travers la Catharsis de trois personnes qui ont entrepris ce chemin en profondeur. Nous découvrirons ce qui sous-tend notre capacité d’auto-guérison, comment nous y connecter et « Comment, ayant choisi de reconnaître sa propre vérité, l’être humain cesse de s’en remettre à autrui et, sorti du conditionnement et de l’extériorité, il découvre un champ intérieur plus vaste, créateur d’une réalité nouvelle jour après jour ».
Fruit de vingt-deux années de pratique de la Catharsis dans la conscience du lien entre le corps et l’esprit nourri par l’expérience personnelle de l’auteure, cet ouvrage ouvre un nouveau défi en plongeant le lecteur directement au cœur du vécu. Un questions-réponses éclaire sur les effets du processus ainsi que sur la manière de le vivre en douceur dans son propre rythme. Parmi ces questions : - Et si je ne vois pas mon Tunnel ? - Je n’ai pas eu une enfance traumatisante et pourtant je ne vais pas bien, je ne vis pas la vie que je voudrais avoir. La Catharsis s’applique-t-elle ? - Y a-t-il un risque pour mon couple ?
Extraits :
Le symptôme est une manifestation. Le sens de « manifestation » est à prendre dans le fait de l’expression de quelque chose, elle n’existe donc pas seulement en soi. On ne peut pas combattre une manifestation. On peut juste faire comme si elle n’existait pas, la voiler ou la déplacer. Pour qu’elle disparaisse vraiment, il faut libérer l’énergie qui la crée.
Le symptôme est la partie visible de l’iceberg de notre psyché (…)
Le symptôme est là pour nous permettre de remonter à la source, de révéler la réalité de ce passé devenu irréel, car demeuré sous le voile du déni et de l’occultation (…)
Le symptôme contient la Vérité de la personne, la Vérité de qui elle est fondamentalement dans sa spécificité et son histoire de vie.
Un exemple :
Une jeune femme a porté sa famille depuis l’enfance. Petite fille, elle fait des courses pour sa maman, achète les bouteilles d’alcool dont celle-ci abuse. La mère donc « traite » ses problèmes en les fuyant, se console en buvant. L’enfant est heureuse - en apparence - de lui faire plaisir et elle reçoit de sa part des baisers par la fenêtre quand elle quitte la maison. La jeune femme ne va retenir de cette situation que l’amour et la proximité qui l’unissent à sa mère. Pourtant, en Catharsis, elle revit la scène et vit à quel point elle se sent honteuse d’acheter cet alcool. Elle a l’impression que tout voisin rencontré ne verra que les bouteilles dans le caddie ! Sa maman boit et elle y contribue, la honte ! Elle va devoir oublier cela !
L’enfant grandit, se marie, son conjoint est malheureux quand elle va mal. Il a ”besoin” qu’elle soit heureuse pour l’être lui-même. Cette fusion comble la jeune femme qui y voit une preuve d’amour. Si cet amour est bien réel – cet homme peut aussi écouter et soutenir - il n’en demeure pas moins qu’elle a la sensation de le porter. Elle devient responsable du bonheur de son mari, comme elle l’était du bonheur de sa mère, enfant. Le symptôme ? L’angoisse, l’angoisse qui sourd et apparaît aux moments les moins opportuns et lui gâchent la vie, trace inconsciente de comment elle contribue au ”bonheur” de sa mère. Angoisse, bien sûr, déconnectée de toute raison apparente.
(pages 25 à 27)
Le livre J'ai cherché ma vérité et j'ai trouvé la liberté, Nicole Lecocq-François, Editions Vivantes, 2016, est disponible sur amazon.fr
Il peut aussi être commandé sur Lulu.com (avec frais de port).
Il est disponible au domicile de l'auteure et pour l'instant en BELGIQUE aux librairies :
Librairie de Tilff, 51, avenue Laboulle - LONG-COURRIER, 55, avenue Laboulle et Librairie de l'Abbaye de BRIALMONT 4130 TILFF
PAX, 4 Place Cockerill et AGORA, 7b rue des Carmes 4000 LIEGE
AGORA, 53-55, rue Emile Cuvelier 5000 NAMUR
SCIENTIA, 9, Passage du Centre 7000 MONS
A suivre sur ce site ainsi que pour d'autres points de vente.
La Vérité naît de notre intériorité
Et non de l'extériorité
Pour la vivre
Il nous faut descendre en nous
Suivre le fil conducteur du subconscient
Traverser les couches
De nos croyances et de nos conditionnements
Revivre nos douleurs
Consciemment
Guérir ce qui n'a pas été guéri
En son temps
Mettre à jour ces enfermements
Et les libérer
Afin de vivre la Lumière
... Au bout du Tunnel
Nicole Lecocq-François
Toute reproduction d'une partie de texte ou d'article requiert l'accord de l'auteure.
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CONFERENCES
CONFERENCES
(sur demande)
Une vérité qui libère...
Du passé imposé au présent libéré
Découvrir comment accéder à notre histoire, telle qu'elle s'est véritablement
déroulée pour nous, lorsque nous avons été amenés à écraser,
refouler, voir même OCCULTER nos douleurs d'enfance.
Libérer cela, c'est accéder à sa vérité, retrouver son potentiel perdu, accéder à plus de
conscience et... se libérer de ses symptômes, de ses problèmes de santé psychiques,
physiques, sexuels ou phobiques. La vie reprend alors tout son sens.
TOUT PUBLIC
Une vérité qui libère...
Catharsis & Spiritualité
Dans la guérison de soi en profondeur, y a-t-il guérison psychique sans guérison
spirituelle, sans guérison de l’âme, sans transformation des rapports à l’autre ?
Mener un chemin spirituel dispense-t-il d’une démarche thérapeutique ?
Comment accéder à ce chemin de vérité en soi,
libéré de l’ego formé par les blessures enfouies ?
Nous abordons ces questions à partir de la libération des vécus douloureux occultés,
en dehors de tout a priori théorique ou théologique.
TOUT PUBLIC
Une vérité qui libère…
Le sens de ma vie
A travers la vie que j’ai eue, qui suis-je dans tout cela ?
Derrière mes identités, qui suis-je ?
Qui suis-je devenu(e) par mes épreuves ?
PUBLIC : Personnes âgées
Comment aider en se libérant de son besoin d’aider ?
Pour « aider », il faut avant tout se libérer de son « besoin » d’aider.
Il faut se libérer d’avoir « porté l’autre » lorsque l’on était enfant et que l’on tentait de « sauver » sa famille, se libérer de ses propres douleurs enfouies contre lesquelles on ne cesse de buter dans la relation soignant-soigné. Cela est particulièrement vrai dans la relation sous contrainte !
Le « soignant » se doit de devenir un être empathique qui, libéré de ses propres affects, peut vraiment entendre l’autre où il est, car il exerce l’art difficile de renoncer à avoir un projet sur l’autre - sous peine de créer des résistances - tout en poursuivant le but qui lui est assigné.
PUBLIC : Professionnels
Comment aller à la rencontre de ses propres fantômes ?
Il s’agit de libérer les traumatismes enfouis dans le subconscient, occultés – donc rayés de la mémoire consciente – ou restés en mémoire, mais dont les ressentis engrangés dans le corps agissent à notre place, le « fantôme » de l’enfant de 4 mois, 8 ans, 12 ans… que nous étions au moment des faits. Ces événements vécus non consciemment - parce que trop douloureux, nous étions trop petits - ou occultés par le choc, le deuil n’a donc pas pu se faire, nous sommes restés dans le déni.
Le subconscient va faire revivre à la personne ses vécus douloureux enfouis et utiliser spontanément la métaphore si nous, thérapeutes, nous lâchons prise et laissons l’âme de la personne s’exprimer. Ainsi, la guérison s’opère.
Alors, faut-il fermer la porte aux fantômes ? Renvoyer chez eux les clandestins ?
Il y a toujours des moments de relâchement où l’on oublie de refermer la porte et ce que l’on ne veut pas laisser entre en nous, s’y engouffre. Nos symptômes et notre mal-être en attestent. La libération ne peut se produire que lorsque l’on va à la rencontre de soi-même, en « descendant » en soi, dans sa réalité, y fait face, bref rencontrer ses fantômes, en ouvrant volontairement ces portes derrière lesquelles ils se nichent.
PUBLIC : Professionnels
Le samedi 23 janvier 2016 à 14h30
Lieu : salle de la Boutique Santé,
40, rue Morchamps 4100 Seraing
04/338.28.33 – Paf 6 €
La Catharsis Glaudienne,
Thérapie Nonviolente des Profondeurs
Appelée aussi Thérapie du Tunnel
Pour le lien entre le corps et l’esprit
De la souffrance émotionnelle, il nous est impossible de ne pas en vivre en tant
qu’enfants, car nous baignons dans une société largement inconsciente.
Nous sommes alors amenés parfois à quitter notre propre réalité,
nous refermer sur nous-mêmes, voire nous couper de nous-mêmes.
Nous quittons ainsi notre vérité, ce qui crée des conflits intérieurs.
Ces conflits s’expriment à travers des symptômes :
somatisations diverses, mal-être, phobies,
difficultés scolaires, professionnelles, relationnelles, sexuelles…
Notre corps et notre âme
nous poussent ainsi à revenir à nous.
Nous allons découvrir comment, par delà nos douleurs refoulées
et même OCCULTEES (rayées de la mémoire consciente), accéder à notre
histoire et la revivre telle qu'elle s'est véritablement déroulée pour nous.
De cette façon, nous libérons les causes profondes
de nos symptômes.
Un échange suivra à partir d’un questions-réponses.
Permanence téléphonique :
Pour tout renseignement et prise de rendez-vous.
Chaque matin entre 8h et 8h45 du lundi au vendredi au 0032 (0)4 388.13.28 Nicole Lecocq-François
LA CATHARSIS GLAUDIENNE EST EGALEMENT APPELEE LA THERAPIE DU TUNNEL.
La Catharsis glaudienne est également appelée
LA THERAPIE DU TUNNEL
Reportons-nous au 8 mars 1978, jour de la découverte par Albert Glaude de cet outil puissant qu’est le TUNNEL, médiation entre le conscient de la personne et sa partie profonde enfouie. Nous sommes au Québec. Faisons-le en laissant la parole à Albert Glaude lui-même, avec un court extrait de son récit[1].
Un tunnel... des portes ? Je n'ai jamais rien entendu de pareil, ni jamais rien lu à ce sujet ! Qu'est-ce qu'elle est en train d'inventer ? Cela m'intrigue. Je lui demande de me décrire ces portes et de me dire comment elles sont placées les unes par rapport aux autres.
(…)
Ne sachant trop dans quelle galère j'embarquais - toujours l'improvisation - je lui demandai de se placer devant la première porte à gauche et de me la décrire en détail.
« C'est une porte en bois brun naturel, arrondie dans le haut et munie d'une poignée en fer noir.
- Très bien. Ouvrez cette porte et entrez. » Silence. Puis elle s'écrie :
« Non je ne veux pas. Non maman, pas ça ! » Et elle se met à pleurnicher comme une petite fille. Me voilà revenu en terre connue : elle est en régression et vit une scène de son passé. Victoire : elle est en régression. Soudain je me sens mieux...
Poursuivons, bien des années plus tard, en Belgique, une autre personne, une autre souffrance, une autre Catharsis… un autre extrait[2].
(…)
Il faut comprendre que ces portes dans notre Tunnel n’ont pas toujours existé. C’est nous qui les avons placées. Par protection, nous les avons fermées pour ne plus voir, ne plus entendre ce qu’il y avait derrière. Mais ce qu’il y avait derrière a fini par pourrir et exhaler. Nous n’en sommes plus bien.
COMMENT FONCTIONNENT LES PORTES ?
(…)
Ce vécu émergé dans ma consultation, montre la subtilité de l’association subconsciente :
La porte est entr’ouverte, j’ai l’impression… J’entends une conversation… C’est ma tante qui est là. Ca s’arrête là… Je suis chez elle, c’est la sœur de ma mère… J’ai l’impression qu’elle parle de moi. - Il entre par la porte du Tunnel : C’est difficile à dire, les choses se mélangent, il faudrait que je parte. J’ai l’impression que je dois faire absolument semblant que je n’ai pas entendu parler de ça. On a dit quelque chose du genre « C’est un accident ». - La scène se termine. Il repasse la porte : J’ai toujours trouvé mes parents plus durs avec moi qu’avec mon frère, je ne sais pas si c’est vrai mais j’ai ressenti ça. Actuellement, je les laisse entre eux. C’est comme si j’en avais toujours été convaincu, et que toute ma vie a consisté à faire effort pour me faire désirer, pour exister. - Il est à nouveau devant la porte : J’ai un sentiment de honte, une honte profonde… Je reste dans cette atmosphère de révélation fracassante… Il faut pas le savoir, et tout le reste consiste à prouver le contraire… Je me sens seul. Je ne peux dire à personne ce que je sais… A partir de là, je ne suis plus dupe de rien, quand c’est Saint-Nicolas, je ne suis pas dupe...
Dans cette scène, il n’est pas sûr que l’enfant a bien compris ce qui s’est dit. La personne confirme que c’est ce qu’il a cru entendre. Il faut comprendre que l’important ici est le ressenti de l’enfant, car à partir de ce moment occulté, il va tout faire pour prouver qu’il a été désiré et qu’il est aimé. L’idée « d’être un accident » lui est insupportable ; il va donc faire comme si ce n’était pas vrai, mais il va lire les événements ultérieurs à la lumière de ce choc. Immédiatement après cette séquence, l’enfant monte l’escalier, il fait beaucoup de tapage avec les pieds pour montrer à son entourage qu’il existe. Le conditionnement commence. Il va oublier cette scène, mais son comportement ne sera plus jamais le même à partir de ce jour fatidique.
(…)
Et lorsque Alice Miller écrit Je veux ouvrir les portes menant au passé[3], elle utilise sans le savoir une métaphore plus puissante qu’un langage, puisque le subconscient s’en sert pour accéder à notre histoire.
Nous découvrirons bientôt comment la guérison s’installe et comment le Tunnel en atteste.
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[1] GLAUDE, Albert, Guérir ses souffrances émotives,éd. de l'Homme, 1984, p.75. Repris dans LECOCQ-FRANCOIS, Nicole, Une vérité qui libère, éd.Quintessence, 2009, p.15 & 16.
[2] LECOCQ-FRANCOIS, Nicole, idem, p.25.
[3] MILLER, Alice, Abattre le mur du silence, éd. Aubier, 1991, p.51.
LA GUERISON ET LE TUNNEL
La guérison et le Tunnel
La première partie du texte « La thérapie du Tunnel » se terminait par ces mots :
Nous découvrirons bientôt comment la guérison s’installe et comment le Tunnel en atteste…
Poursuivons à travers ces trois étapes :
Comment s’installe le processus de guérison.
Comment le Tunnel représente un parcours de guérison.
Comment le bout du Tunnel atteste de la guérison.
La personne en Catharsis ressent et découvre corporellement ce qu’elle a enfoui de son vécu profond douloureux à l’origine des symptômes présentés. Elle était enfant, le plus souvent, lorsque ces affects ont installé les conflits intérieurs. A cette époque, la prégnance de l’inconscience et de la subconscience est très forte. Il n’y a pas eu alors - ou très peu - de mots sur les ressentis, mots qui auraient facilité la conscientisation de ce qui se passe et de ce qui se joue dans l’intériorité profonde.
Lorsqu’elle revit les événements, l’intensité de ses vécus est rejointe ou, a contrario, la coupure d’avec les ressentis et les sentiments. Cette connexion aurait permis, si elle avait été possible au moment où les impressions se sont installées, d’entrer dans la réalité vécue, plutôt que de devoir s’en évader. Au lieu de cela, la porte s’est ouverte sur des croyances fertilisées dans le terreau de la totale dépendance du petit enfant à l’environnement, ainsi que par l’incompréhension de ce qu’il vit. Si nous prenons l’exemple dramatique de l’enfant battu, il est rarissime qu’il ait la perception que l’adulte qu’il prend pour fort et puissant, est en réalité un être en souffrance et incapable de maîtriser ses émotions. Aussi, retourne-t-il la plupart du temps, les choses contre lui : « C’est de ma faute, je n’avais qu’à obéir, c’est que je suis mauvais s’il fait cela… il ne m’aime pas… ou : je me vengerai, je le tuerai, etc… » Il ne peut donc pas entrer dans l’humanisation de son expérience. La violence dont il est l’objet peut aussi ne pas être physique mais être une violence pour l’âme.
Le consultant va donc exprimer - dans le sens de « sortir de lui » - ce qui était enfoui et être entendu, cette fois. Il reçoit sa douleur dans un espace de sécurité sans jugement ; il sort d’une situation où il se sentait démuni, impuissant, et confronte ses croyances au réel. De ce fait, il revient dans le réel. Le dévoilement se vit sans l’interférence du temps et ses risques de déformations liés à ce que la personne en pense, l’expérience est directe. La résonnance du revécu émergeant des profondeurs et l’écoute empathique vont faire que la personne va étonnamment réellement s’entendre pour la première fois dans ce qu’elle exprime.
La douleur étant inscrite dans le corps, le revécu sort cette douleur du corps qui s’apaise. La guérison s’opère. La personne voit enfin ce qui l’a vraiment fait souffrir derrière ses symptômes, ses échecs, ses dévalorisations et… la souffrance s’évacue. Elle sort aussi du jugement sur elle-même.
Elle va ensuite pouvoir rattacher ses revécus à sa mémoire consciente du passé et aux difficultés éprouvées dans sa vie. La conscience du lien entre la cause et l’effet apparaît, non intellectuellement mais en profondeur, du fait que tout a été ressenti dans le corps, a émergé du subconscient et non de la mémoire mentale.
La guérison s’opère donc par l’empathie et l’auto-empathie. Cela n’avait jusque là pas pu se faire parce que la conscience de ce qui cherchait à se dire n’était pas là, il fallait deux conditions : l’aide du subconscient et être reçu sans jugement. Le retour à sa propre humanité peut s’effectuer.
Au sortir des premières régressions dans le passé, on peut déjà voir que la guérison commence. Il y a le soulagement, la libération, une énergie d’autonomie, d’enfin comprendre, « ce qui éclaire de façon inattendue mon chemin », comme dit un consultant.
Mais encore :
De guérison en guérison, par les « portes » du corps (ce qui se vit dans le corps) ou celles du Tunnel, se revit le chemin de vie qui a conditionné le présent. Il faut bien garder à l’esprit que le mental seul ne peut ouvrir ces portes. Le chemin ainsi parcouru se libère au fur et à mesure qu’elles s’ouvrent et que la personne se relie à elle-même dans ce qu’elle a enfoui. Jusqu’au moment où elle se retrouve… au bout du Tunnel.
Lorsque la personne est au bout du Tunnel, elle sort dans un Paysage dont les caractéristiques très précisément inventoriées sont constantes, mais surtout ne peuvent apparaître que quand « la mare du passé est récurée » (expression chère à Albert Glaude). Ces critères permettent de savoir exactement quand le travail se termine. Bien entendu, chaque paysage appartient à chaque personne et chaque personne est unique. La libération qui s’ensuit est le point commun à chacune et marque le départ d’une vie en accordance avec soi-même.
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L'ALLIANCE THERAPEUTIQUE
Dans les milieux du soin, on parle couramment de "patient", de "diagnostic", de "protocole", de "prise en charge", de "capacités cognitives", de "névrose", d’"hyperactivité... A une époque où l’on pathologise les problèmes de la vie quotidienne et les étapes de la vie, de quoi, et de qui parle-t-on réellement ?
Qui est la personne ? Quel est son vécu derrière sa “maladie” ? Derrière ses étiquettes ? Soigne-t-on une personne ou une maladie ? L’être humain n’a-t-il pas plus besoin d’être vu, entendu, accompagné dans son humanité profonde, que d’être étiqueté, protocolisé ?
Repartons en arrière dans le temps. A la fin des années septante, je m’intéresse aux courants thérapeutiques existants et j’élargis ainsi mon axe de travail [1] . A l’époque, le thérapeute était “celui qui savait”. Ce positionnement est actuellement en pleine mutation. Le concept de rendre fonctionnel à la société satisfait de moins en moins les femmes et les hommes d’aujourd’hui.
Si le consultant s’adresse au professionnel pour ses compétences, il a néanmoins besoin de “se rendre à lui-même” afin de guérir de ses symptômes et de ses blessures et de pouvoir assumer les conséquences de ses choix. Se rendre à lui-même et non s’adapter aux autres et à la société. Nos premiers pas dans la vie nous ont mis en position d’obéissance aux adultes et à l’environnement. Nous ne sommes plus des enfants et nous n’allons pas revivre cela avec une autorité thérapeutique diagnostiquant ainsi “notre” névrose ou encore le moment où nous pouvons mettre un terme à notre thérapie. Il y avait jadis un beau paradoxe : comme s’il fallait faire tout ce que le thérapeute disait pour pouvoir aboutir et après on était sain et curieusement adapté. Le terme du travail était dissocié d’une liberté profonde intérieure trouvée ou retrouvée. Si la liberté était pour « après », comment allions-nous l’exercer soudainement, à un moment décrété par l’autre ?
La notion d’alliance thérapeutique a émergé au fil du temps. Même si elle est encore trop peu présente, entr’autres dans le monde médical, elle s’avère néanmoins incontournable, surtout lorsque la personne a vécu l’enfermement intérieur et qu’elle entrevoit de s’en libérer. Ne pas être pris en compte dans le processus de guérison rend par ailleurs ce processus impossible, car ce chemin n’appartient qu’à la personne à qui il demande une participation profonde.
Les vécus s’inscrivent dans le corps, les cellules, le subconscient. Et donc, les méandres du parcours intérieur qui nous a amené là où nous en sommes, n’est en définitive connu que de nous seul, même si le thérapeute contribue largement à nous permettre de nous le révéler à nous-mêmes. Il s’agit bien de nous le révéler à nous-mêmes, non pas d’admettre, ce que le “sachant” saurait soi-disant de nous.
Ces prémisses étant posés, nous pouvons passer à une autre constatation :
Le lien a été long à établir entre le mal-être et/ou les symptômes dont l’humain pouvait souffrir et les souffrances créées en lui par le décalage entre son ressenti profond et la socio-culture dans laquelle il baigne. Cela explique en partie la position “haute” du soignant d’antan. Même lorsque des traumatismes de la vie ont été reconnus, le clivage entre l’intériorité profonde et les comportements persiste encore.
Deux éléments contribuent essentiellement à cela :
En premier, la difficulté du thérapeute à lâcher sa position de “celui qui sait”, surtout s’il a obtenu un titre par de longues études essentiellement intellectuelles.
En second, lié au premier point, le fait qu’il n’ait pas quitté lui-même ses conditionnements et guéri ses blessures en profondeur.
En particulier, le thérapeute a des compétences intérieures à développer et des compétences relationnelles, de l’ordre de l’Humanité profonde. L’intellect a sa place, à condition d’être relié aux autres dimensions de la personne. Le thérapeute a à lâcher le pouvoir, dans le sens du pouvoir sur l’autre. Le consultant s’est retrouvé dans la situation d’impuissance de l’enfance et a dû refermer le champ de son intériorité. Pour pouvoir laisser émerger qui il est, il a besoin de la sécurité du non jugement, de ne point être analysé, mais bien recevoir une écoute empathique, profonde qui lui permet de s’écouter lui-même en profondeur.
L’essentiel au coeur de ce possible est la connexion avec ce qui EST. Ce qui est, ce qui a été… au-delà du temps, là où le passé et le présent se rejoignent. Il est nécessaire que les personnes soient rejointes là. La connexion permet alors de sortir du champ d’une personne qui en traite une autre. Il n’y a jamais que le consultant qui puisse être dans son propre corps ou… en dehors. Comme on le constate souvent en Catharsis, pour survivre dans des conditions douloureuses, à un moment donné, l’enfant est sorti de son corps.
Dans cette alliance thérapeutique, on ne peut plus dès lors parler d’inégalité entre le thérapeute et le consultant. “Elle ne m’a jamais mise à nu sans mon consentement” dit une personne ayant souffert de schizophrénie de la psychothérapeute qui l’a aidée à en sortir [2] . Si le thérapeute ne se considère pas en égalité avec le consultant, il le voit à travers des jugements, passant les choses au crible de sa formation et de ses croyances. Or, on ne peut pas tout savoir de la personne, on perçoit seulement ce qui transparaît au moment de la consultation, en lien avec ce qui a besoin d’émerger pour trouver la libération. C’est à partir de ce niveau que s’opère la guérison.
La focalisation dans la relation sera donc mise sur l’écoute du consultant afin de créer l’espace pour qu’il puisse “en venir à lui en profondeur”. Nul ne pouvant enseigner que ce qui se greffe sur un terreau libéré, ce terreau une fois libéré, la personne va trouver l’élan, des clés d’action, et les forces de vie se remettent en route. Il s’agit pour le thérapeute d’accompagner ce processus. En dernier ressort, c’est toujours le consultant qui ressent ce qui lui correspond. Il n’y a plus ni expert, ni maître, ni gourou, seulement deux personnes en connexion.
Les méandres intérieurs de la personne par lesquels elle est passée, généralement inconscients dans leur partie profonde, lui sont spécifiques et comparables à aucune autre personne. Son expérience est unique – même s’il la connaît mal – et la façon dont sa psyché a pris les événements vécus lui est spécifique aussi. Comprendre de l’intérieur comment le profond de soi a pris les choses libère de la reproduction des sensations et des émotions douloureuses. Celui qui sait, c’est le subconscient, pour autant que l’on en suive le fil conducteur. C’est ce fil que nous laissons se dérouler en Catharsis.
Dans une position d’égal à égal – on travaille en quelque sorte en binôme – le thérapeute n’a plus besoin d’adopter une position “sûre” de connaisseur de ce que la personne a à faire pour être mieux. Le chemin de découverte est dénué de stratégies. La stratégie est déjà ce que la personne a dû adopter pour survivre. Elle a trouvé des “solutions” qui l’éloignaient d’elle-même sans résoudre l’essentiel. Venant du thérapeute, utiliser des stratégies crée chez le consultant, l’impression que l’on “travaille” sur lui et cela enclenche automatiquement une résistance et un conflit intérieur.
Dans le passé, le thérapeute était davantage un conseiller qui disait à la personne ce qu’elle devait faire. Il est possible que le consultant soit en attente de cela, mais ce sera le reflet de ce qui a été dans sa vie jusque là. Aussi, contrairement à être laissé dans le vide (du genre “c’est à vous de savoir”), il va être accompagné dans son intériorité à découvrir et à libérer ce qui fait qu’il voudrait “s’en remettre à l’autre”.
Ici, j’aimerais partager avec vous deux citations. La première est du Dr Len Saputo :
“Le mensonge qui dit qu’on peut s’occuper de nous malgré que nous ne nous occupons pas de nous-même. N’est-ce pas idiot ?”
Il exprime bien la nécessité que la personne ait sa place dans le processus et pour cela, que le thérapeute la lui laisse. La seconde, de St Vincent de Paul :
“Il faut vous faire pardonner le pain que vous leur donnez” nous invite à être et agir de telle sorte que nous ne mettions pas les personnes dans cette position de blessure dont parle St Vincent de Paul.
Marshall Rosenberg [3] et Albert Glaude mon formateur, m’ont beaucoup inspirée par leur approche de la relation. J’ai pu comprendre avec Rosenberg que les fameuses résistances pouvaient être créées ou réactivées par le thérapeute. Par la suite, quand Léon Renard exprimait à propos de notre travail avec les consultants en Catharsis glaudienne, que pour lui les résistances n’existaient pas, cela a pris tout son sens. Il y avait tout un chemin à découvrir derrière l’apparence des résistances, en terme de besoins et d’affects douloureux enfouis.
Marshall Rosenberg raconte en 1996, lors d’une session de formateur à l’Université de Paix à laquelle je participais, comment s’est déroulé son premier cours comme étudiant en psychologie clinique avec Carl Rogers. En voici le récit : Carl Rogers : “Qu’est-ce que vous avez envie que je vous enseigne ?” Etudiant : “Ben, ce que vous savez à propos de la thérapie.” Carl Rogers : (Alors il a eu l’air excessivement perplexe et d’une façon extrêmement sincère, il a dit). “Je crois que tout être humain, s’il a été assez chanceux pour être créatif et avoir quelques idées, peut arriver à créer l’une ou l’autre chose nouvelle. Et moi je serais heureux de vous dire ce que je sais de la thérapie et je pourrais le faire en cinq minutes, mais qu’est-ce qu’on va faire le reste de l’année ?” Etudiant : “Mais vous vous foutez de nous, ou quoi ? Vous savez bien plus que nous sur le sujet. Vous pouvez organiser des cours ex cathedra et nous dire exactement de quoi il retourne.” Carl Rogers : (Et de nouveau, il a réfléchi à ce qu’on lui disait) “Oui, c’est une excellente expérience pour se poser la question de savoir ce qui vaut la peine d’être appris. Et d’avoir rassemblé ça, de faire une présentation et de dire tout cela à une classe. Mais pour moi, la partie essentielle de l’apprentissage c’est de se poser la question de ce qui vaut la peine d’être appris. Et si je me pose cette question chaque jour, je vais devenir plus intelligent, mais je ne crois pas que vous, vous auriez l’occasion de faire le chemin en vous-même. Et pourquoi est-ce qu’on ne partagerait pas cette responsabilité en cherchant tous ensemble ce qui vaut la peine d’être appris.” |
S’il n’était qu’une seule chose à retenir de cet échange, ce serait pour moi combien il est essentiel de pouvoir s’engager librement sur ce chemin vers soi-même en thérapie. Dès lors, la peur de la personne d’être non conforme, névrosée, pas normale, considérée comme ayant des problèmes etc... s’efface devant la conscience que tout notre mal-être est seulement l’expression de vécus douloureux demandant à être libérés.
Nicole Lecocq-François. Psychothérapeute.
Article écrit pour Mieux-Etre.org publié le 12 juillet 2015.
[1] J’exerce alors en consultation logopédique. Mon cheminement commence avec le célèbre Que dites-vous après avoir dit bonjour ? d’Eric Berne, Tchou Editeur, 1977.
[2] Documentaire Des ailes brisées : http://www.wildtruth.net/dvdsub/fr.
[3] Créateur et formateur du processus de Communication Nonviolente.
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ET POUR LES ENFANTS ?
Tout comme l’adulte, les enfants n’ont pas le besoin d’être catalogués, évalués, analysés, traités. Ils sont, de par leur dépendance aux adultes, dans une sensibilité particulière dont il faut tenir compte. Pour ces raisons, l’accent est mis en consultation avant tout sur l’intériorité, l’instance à partir de laquelle la guérison s’opère.
Pourquoi l’enfant est-il amené en consultation ?
Imbibé de la société dans laquelle il vit, il est parfois amené à quitter sa propre réalité pour s’y conformer. Il quitte ainsi sa vérité, ce qui crée des conflits intérieurs. Ces conflits, le plus souvent enfouis, s’expriment à travers des somatisations diverses, du mal-être, des phobies, des difficultés scolaires ou des comportements difficiles. Il peut aussi avoir vécu des traumatismes plus ou moins passés inaperçus.
Concrètement :
L’enfant va venir parce que son/ses parents s’inquiète(nt) pour son évolution ou se sentent impuissants devant ses comportements ou le mal-être qu’il présente. La première entrevue lui aura permis de voir la façon dont il y est pris en considération et de mesurer combien ce qu’il y vit le soulage. Son acceptation est requise pour tout autre rendez-vous.
Les séances sont peu nombreuses. Parfois, une seule suffit.
Elles se déroulent en présence de la mère ou du père, si possible des deux : parce que la vie de l’enfant est étroitement liée à la leur, pour être entendu d’eux, pour que ceux-ci réalisent ce qu’il vit en profondeur, pour lever toute incompréhension ou zone de confusion.
Assez souvent, le travail se fait en face à face sans passage au divan. L’enfant plus proche de son subconscient que l’adulte va libérer des choses non conscientisées jusque là et parfois revivre des affects enfouis à l’origine des difficultés rencontrées. Si le divan s’avère facilitant, cela se fera avec l’accord de l’enfant ; la présence d’un seul parent suffit.
Un enfant plus grand peut souhaiter être seul avec le thérapeute, le besoin d’autonomie l’emporte alors sur les autres besoins.
Exemples :
Charles, dix ans, ressent une profonde tristesse lorsque sa maman évoque la détresse dans laquelle elle l’a retrouvé à deux reprises bébé dans son berceau, comme s’il s’était senti abandonné. Il y a par ailleurs cette impossibilité pour lui de rester seul à l’étage de la maison quand le reste de la famille est au rez-de-chaussée.
Le fil du vécu va se retisser en deux séances, la seconde se déroulant au divan. Là, Charles revit le moment où il est saisi par les bras d’une Nounou à la garderie où sa maman est venue le déposer pour un court temps. Ce moment est primordial, avec le revécu de la sensation et la peur de la séparation - la même sensation que celle ressentie sur le palier à l’étage de sa maison : la terreur d’être attrapé par deux bras et enlevé. La phobie a disparu instantanément, vérification faite dans les jours suivants. Quelques années après ces séances, Charles jouit d’une bonne autonomie, sans aucune angoisse de séparation.
Un autre enfant va de la même manière régler sa terreur des chiens dans son Tunnel où il revit la forte insécurité ressentie lorsque le chien du voisin arrive, menaçant, dans son jardin. Il est très petit et fort impressionné, bien que sa maman réagit très vite et le protège. Il va spontanément ramasser des pierres dans son Tunnel pour construire un mur et boucher l’endroit par lequel l’animal pourrait surgir. Il en sort ensuite et débouche dans un endroit où il se sent réellement « chez lui ». Il sort également de l’inhibition d’action et retrouve sa sécurité intérieure par rapport aux chiens. Dans ce processus, la symbolique est venue à la rescousse de l’enfant pour évacuer son problème.
Ces deux exemples portant sur des mémoires inconscientes sont choisis pour illustrer la mémoire du corps et des émotions.
En résumé :
Le travail se situe au carrefour de la thérapie, de la communication et de la médiation.
La confiance et la sécurité sont garanties par le non-jugement de ce qui se vit. Le chemin se trace par la connexion avec le ressenti intérieur de l’enfant et avec la manière dont ce qui est partagé fait résonance chez lui. Les parents étant inclus autant que possible dans ce chemin.
A méditer :
Parfois, dans notre société, on punit l’enfant pour ses symptômes.
Nous avons besoin d’en prendre conscience.
Si nous avons parfois besoin de mettre des limites
aux comportements de l’enfant,
nous avons aussi besoin d’apprendre
à voir sa réalité intérieure derrière ses comportements.
Nous avons besoin de l’aider
à conscientiser et libérer sa souffrance.
Sans quoi, nous lui recréons de nouveaux conflits
quand nous suggérons
qu’il n’est pas ce qu’il devrait être,
ou n’agit pas comme il le devrait,
ou comme nous voudrions qu’il le fasse.
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LA PETITE FILLE AUX CUBES
La petite fille aux cubes.
La scène se passe lorsque l’enfant a trois-quatre ans. Elle est assise par terre, jambes ouvertes, comme pratiquement seuls les enfants de cet âge peuvent le faire. Elle joue aux cubes. Elle aime bien jouer aux cubes. Il fait calme.
Soudain le père, occupé non loin de là, bondit sur elle, l’attrape par l’épaule, la secoue, lui crie que ce n’est pas bien ce qu’elle fait là…. Il lui fait promettre de ne plus recommencer. Elle est éberluée, ne comprend rien, ne comprend pas ce qu’elle faisait de mal. Quoi, lui promettre de ne plus jouer aux cubes ? Il dit : « tu es une petite fille bien sage, alors je sais que si tu le promets, tu ne recommenceras plus ». Alors elle promet, parce qu’elle a mal à l’épaule, elle sent bien à quel point papa est fâché et qu’il n’arrêtera pas tant qu’elle n’aura pas promis. Elle promet… mais elle ne sait pas ce qu’elle promet… D’habitude, quand elle ne peut pas faire quelque chose, papa et maman lui expliquent pourquoi ; ainsi, si elle a pris les ciseaux, ils prennent une feuille de papier et lui montrent que ça coupe. Alors, elle comprend.
Aussitôt après, il la lâche, la prend dans ses bras, dit qu’il a été un peu fort, s’excuse, dit qu’il faut qu’elle oublie ; il est gentil. Il lui dit qu’elle peut retourner jouer. Retourner jouer, avec mes cubes ? Oui. Pour elle, c’est le mystère complet, retourner jouer avec ses cubes ! Elle se dit qu’il y a des choses que les adultes savent et pas les enfants, elle va obéir à ce que papa veut mais elle ne sait pas à quoi.
Que s’est-il passé ? Tout simplement, quand la petite fille joue, elle balade ses cubes sur ses jambes, ses cuisses… son sexe. Elle découvre des sensations… comme elle expérimenterait la douceur d’un tissu, le froid d’un métal, ou la texture d’une matière. Mais le père a vu rouge, il y a vu autre chose. Et la petite fille s’est sentie chargée d’une faute qu’elle ne comprend pas. Oui, elle va oublier.
Pour bien appréhender ce qui s’est joué en profondeur, il nous faut observer le décalage entre la pensée d’une petite fille et celle d’un père qui n’a pas conscience du fonctionnement subconscient du petit enfant. Cela se perçoit tout le long de la scène : l’enfant obéit, mais ne sait pas à quoi, mu par le conditionnement de l’obéissance et le besoin de retrouver un confort de vie. Nous voyons aussi une zone brouillée dans la conscience du papa ; pris par ses émotions, il ne clarifie pas et délivre des messages contradictoires qui vont aussi brouiller l’enfant. A un moment, il « revient à la raison », mais l’enfant lui, dans son subconscient reste en arrière. Ce temps décalé va demeurer jusqu’à ce que l’occultation soit levée… bien des années plus tard.
La petite fille va oublier, mais le corps lui, n’oublie pas, le message paternel est passé et le blocage s’installe à l’insu de la personne qu’elle va devenir.
Quittons-là maintenant et retrouvons-la beaucoup plus tard dans un cabinet de consultation psychologique ou sexologique où elle se rend pour solutionner ses difficultés. Elle raconte son parcours, omettant bien sûr l’un ou l’autre événement tel que rapporté précédemment, dont sa mémoire consciente n’a aucun souvenir. Elle effectue un travail de la pensée, voir même du corps. Elle pratique des exercices destinés à mieux ressentir ses sensations ou affermir sa confiance en elle. Elle est confiante certes dans ce qui lui est proposé, mais en même temps elle sent confusément que ce n’est pas de cela qu’il s’agit. « Mais de quoi s’agit-il ? » se demande-t-elle.
Il est possible par ailleurs qu’elle ne sente pas quoi que ce soit de problématique dans sa sexualité, n’ayant que sa propre expérience comme référence. Ou que le malaise soit à peine perceptible, qu’après tout il n’y a pas de quoi consulter. Enfin, il se peut qu’elle n’ait jamais tellement prêté attention à cette impression récurrente de culpabilité, à cette défensive qui s’empare d’elle dès que quelqu’un l’agresse verbalement ou l’approche d’un peu trop près. Pas plus qu’à cette sensation de mystère en elle. Et qu’elle consulte pour tout autre chose…
Jusqu’à ce qu’elle revive la scène initiale et fasse le lien entre ce vécu, ce mystère qui l’habite et… ses symptômes. Et qu’ainsi elle libère le poids de la culpabilité, l’incompréhension et les blocages intérieur et sexuel.
Voici par ce vécu en consultation en Catharsis un exemple de comment peut se faire le chemin à sa propre vérité, pour sortir des douleurs enfouies.
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La focalisation en Thérapie… et dans la Vie
Il arrive dans notre vie que nous soyions uniquement focalisés sur nos besoins de reconnaissance, d’attention et de sécurisation, ces besoins qui appartiennent à l’enfance. Nous développons alors des stratégies ou solutions pathétiques pour les combler en négligeant nos besoins profonds et en écrasant les aspirations de notre âme. Cela engendre en nous, à notre insu, des conséquences douloureuses du type angoisses, souffrances du corps, conflits relationnels ou autres troubles. Ces manifestations et symptômes tentent de nous ramener à nous-mêmes en connexion avec qui nous sommes réellement et de nous rendre en capacité de voir les choses telles qu’elles sont.
Nous ressentons parfois le besoin de nous faire accompagner. Il est bon dans ce cas, en abordant le champ particulier des thérapies et du développement personnel, de bien cerner notre focalisation intérieure, à savoir le point privilégié sur lequel nous portons notre attention pour effectuer notre choix. Et par ailleurs, de nous interroger sur la focalisation dans laquelle se trouve le thérapeute. Car les résultats de tout travail sur soi dépendront… de la focalisation choisie.
Souvenons-nous de cette légende selon laquelle la nuit tombée, un homme ayant perdu ses clés, les cherche sous un réverbère. Un promeneur passant par là s’en approche et lui propose son aide. Après quelque temps de vaines recherches, il commence à s’interroger et demande : Etes-vous sûr d’avoir perdu vos clés à cet endroit ? Ce à quoi l’homme répond : non, mais au moins ici il y a de la lumière. Il reste donc, en maintenant une zone de confort, focalisé là où il ne peut pas trouver. L’être humain a tendance à se limiter au connu, à rester dans le conditionnement, le rationnel, les croyances et les théories, c’est-à-dire dans du “toujours pareil au même”, au lieu de descendre plus profondément en lui-même.
Cherchons-nous à fuir, à occulter cette profondeur, car nous PENSONS que la douleur qu’elle va nous ramener sera insoutenable ? Enfouir certains vécus, par croyance que cela va nous enferrer encore davantage dans le négatif ? Alors, on privilégiera une approche “de solutions”. La vraie question est de voir si l’on est prêt à une démarche plus profonde. Il est possible aussi que nous options simplement pour une thérapie de soutien ou un travail de groupe, dont nous cherchons la chaleur.
Donc, de quelle vision partons-nous pour faire notre choix ? Pouvons-nous concevoir qu’une libération de symptômes s’accompagne d’une transformation intérieure qui ne peut se faire sans nous ? Il est important de s’arrêter sur ces questions.
La légende rapportée ci-dessus peut illustrer le cas des personnes qui ont vécu un nombre considérable d’années de thérapies et travail de développement personnel. Ce n’est pas un manque de volonté d’en sortir. C’est devoir passer par une expérience, un chemin à vivre pour s’apercevoir au bout qu’il fallait en changer, conscientiser que l’on ne cherchait pas au bon endroit, avoir été dans un tel conditionnement que l’on avait reproduit nos croyances d’enfant, répondu à des injonctions extérieures ou intérieures. C’est, on l’espère un chemin d’évolution et de conscience.
Précisons par un exemple la question de la focalisation et pour cela, abordons le problème délicat de l’alcoolisme. La partie visible de l’iceberg retient principalement l’attention, à savoir la dévastation personnelle et sociale qu’il crée. Tout réside cependant dans son fondement qui se loge dans la profondeur de la personne concernée.
La tendance actuelle est de présenter cette problématique comme une maladie, parfois même par les plus grands vainqueurs de cette « maladie », les « résilients » appelés désormais « alcooliques abstinents ». Pourquoi en est-il ainsi ? Des témoignages bouleversants d‘anciens « alcooliques » font état du soulagement ressenti lorsqu’un addictologue consulté leur certifiait qu’ils n’avaient aucune responsabilité dans leur état, puisque c’était une maladie. Cette forme de reconnaissance les délivrait temporairement de la honte et/ou de la culpabilité.
Or, un élément primordial de notre guérison est de nous libérer de la honte ainsi que de la culpabilité ET de nous rendre notre responsabilité ! Responsables de nous-mêmes, nous avons besoin de revenir à nous-mêmes. Précisons bien que la honte et la culpabilité sont les états ressentis, qu’ils ne sont pas liés à une faute et que le jugement porté l’est par inconscience des vécus profonds ayant conduit à cet état.
Il est avancé que pour guérir, il faut tout d’abord se reconnaître alcoolique. Il est nécessaire en effet de conscientiser son addiction, de sortir du déni dans lequel on a peut-être été. Par contre, s’identifier comme « alcoolique » n’est pas nécessaire et même préjudiciable dans le sens où cela nous fige dans cet état et occulte les vécus profonds qui nous y ont amené. La focalisation est dans ce cas mise sur l’état et non sur le changement qui a besoin de se produire en nous. Ce changement ne consiste pas à « ne plus boire » ; d’ailleurs comment faire un « ne plus » sans créer une tension énorme de contrôle et l’incompréhension totale intérieure de ce qui maintient en nous cette addiction. Sans compter l’angoisse de la « rechute ». J’appelle personnellement et paradoxalement « abstinence » le « maintien de l’addiction » par la dépendance au contrôle et l’enfouissement de la douleur originelle.
La focalisation est une énergie. Il est nécessaire de sortir de la conception de « l’alcool problème à résoudre » pour revenir aux maux logés dans le subconscient.
Ainsi la focalisation en Catharsis ne consiste pas à changer le comportement, mais à libérer tout ce qui a conduit à ce que l’alcool devienne une solution à une souffrance, par ses effets apaisants et sédatifs du mal-être psychique.
A un certain point, féliciter une personne abstinente – même s’il y a une certaine forme de réussite – concourt à enfouir en elle la douleur de l’enfant qu’elle a été. Refuser de l’entendre maintient que la personne ne s’entende pas dans sa vérité. En réalité, il n’y a pas de prix à payer pour en finir avec les problèmes avec l’alcool. On peut bien entendu faire le choix de l’abstinence, si l’on n’est pas prêt à mettre à jour la vérité de ce que l’on a vécu et accepter une transformation intérieure de soi-même. On reste simplement fragile à la rechute en fonction de circonstances de vie plus douloureuses venant réactiver nos blessures intérieures. L’abstinence volontaire est au demeurant une étape - on ne peut faire un travail sur soi en profondeur sous l’influence d’alcool - pas une fin en soi.
Avec une certaine connaissance de soi, on peut savoir que la tendance à boire remonte aux premières sorties estudiantines, ou se souvenir qu’enfant on vidait les fonds de verre des adultes à l’occasion de fêtes à la maison « pour se mettre dans le coup » ou que cela a commencé au décès de son conjoint, lors de réunions professionnelles et mondaines… On croit alors « que l’on sait ». Dans tous les cas, on va découvrir que des états réels profonds intérieurs douloureux de l’enfant que l’on a été ont précédé le tout premier verre en trop et que les causes apparentes ont seulement agi comme déclencheurs, réactivations de détresses anciennes.
En définitive, l’abus d’alcool n’est pas le symptôme d’une maladie mais celui d’une souffrance psychique partiellement enfouie.
On peut dès lors quitter la focalisation de devoir “réussir” à résoudre un problème (si on n’y arrive pas, le thérapeute pourrait invoquer des résistances ou un manque de volonté, le consultant invoquera lui qu’il n’est pas capable). On quitte le dilemme “y arriver ou ne pas y arriver”. L’attente d’un résultat et donc la focalisation sur cette attente nous détourne de l’attention sur le processus en la plaçant sur le “faire”. Cette attente est d’ailleurs fréquemment celle du thérapeute qui parfois installe un protocole : définition de l’objectif, étapes pour y arriver, analyse de ce que l’on va faire pour se saboter, vérification de ce qui montre que l’on y est arrivé… Alors que dans une focalisation sur ce qui est, nous allons suivre le processus du subconscient libérant les affects douloureux et les barrières intérieures, dans la conscience du vécu profond du moment et de la manière dont des mécanismes de survie ont été mis en place. On va s’apercevoir de l’intérieur que l’alcoolisme, pour reprendre notre exemple, était alors une solution pour nous [1] .
Le conditionnement étant une composante majeure du fonctionnement humain, le tout petit enfant déjà - parce qu’il est impuissant face à des situations douloureuses s’il n’a pas une présence compassionnelle à ses côtés - commence à mettre des “solutions” en place à sa manière d’enfant, avec sa pensée d’enfant. Il grandit, ses souffrances même enfouies grandissent avec lui. Il se retrouve adulte… à chercher des solutions aux solutions mises en place précédemment.
Examinons maintenant la focalisation de l’alliance thérapeutique, et comment retrouver la connexion perdue avec soi (par les blessures profondes, l’occultation des événements extérieurs, une éducation non centrée sur la conscience de soi, les conditionnements…) [2] .
J’ai observé qu’un certain nombre de personnes, à mon grand étonnement au départ, avaient des difficultés à dire le motif réel de leur consultation. Elles avaient tendance à expliquer ce qu’il fallait considérer en elles comme « pas normal », à vouloir poursuivre un développement personnel, voire un travail thérapeutique interrompu et décrire là où elles en étaient restées, à répondre à la demande d’une tierce personne leur ayant conseillé de venir me voir. Mais elles, où étaient-elles vraiment dans leur demande ? Nous avons-là une première focalisation : se mettre au cœur du travail.
Ensuite, si nous nous focalisons constamment sur ces symptômes que nous ressentons comme des symptômes de mal à vivre, nous les figeons, nous suscitons des pensées mentales, des (auto)-jugements, des diagnostics ; nous « devenons » ces diagnostics (« je fais ça parce que je suis névrosé »), nous nous identifions, nous nous éloignons de nous. En sommes, nous créons une réalité extérieure à nous sur laquelle nous travaillons, bien souvent à coup d’analyses et d’interprétations.
Alors que si nous nous focalisons sur notre réalité intérieure, nous ouvrons un chemin, nous comprenons cette réalité intérieure, nous conscientisons nos vécus, nous les libérons. Autrement dit, le point d’attention est placé sur notre profondeur et non sur les émotions de surface elles-mêmes résultat de la mentalisation.
Nous lâchons donc l’attention mentale portée sur nos symptômes pour nous centrer sur le processus intérieur à partir du ressenti corporel (ce qui implique le travail au divan), ce qui est dans ce que nous voyons, sentons, croyons… le plus souvent dans l’enfance revécue au présent. C’est notre deuxième focalisation.
« Une femme ne peut être enceinte à moitié » disait parfois Albert Glaude en dispensant ses formations. Si l’on comprend que s’engager dans une Catharsis c’est s’engager non dans une méthode, mais dans un processus personnel, alors l’expression prend tout son sens. C’est vivre ce processus qui nous transforme. C’est effectivement en allant là où ce qui est EST qu’Albert Glaude a mis sa focalisation première et permis ainsi le chemin de compréhension et de libération.
Dans ce sens, être poussé à la démarche par curiosité, n’est pas une bonne chose, tout simplement parce que la focalisation est alors devenue la curiosité et non la motivation de libération. Il est nécessaire d’avoir une demande authentique pour retirer les fruits de l’accompagnement donné.
L’essentiel est de REVENIR A SOI, « s’arrêter sur » et laisser émerger l’expérience vécue dans laquelle le temps est aboli, que ce soit du passé (dans le sens habituel du terme : qui appartient au temps linéaire) ou d’une prise de conscience actuelle.
Poursuivons et allons plus loin dans la question de la focalisation nécessaire pour ce retour à soi. Il est parfois évoqué en thérapie un besoin d’échange et de " suivi ». La confusion est fréquente chez les personnes bien intentionnées suggérant à l’autre la nécessité d’une consultation, notamment dans le milieu de la formation, de la vie communautaire ou venant des éducateurs ou des enseignants. Autant de mauvaises compréhensions. La thérapie n’est pas un échange d’idées. Le thérapeute ne « suit » pas la personne, il l’accompagne. La focalisation se porte sur la personne qui consulte et non sur le thérapeute, elle ne se porte pas sur son ego, mais sur la partie profonde d’elle-même (c’est celle-la même qui a besoin d’être rejointe, entendue). Elle est pour le consultant : revenir à soi. Et pour le thérapeute : accompagnement dans ce chemin. C’est là l’alliance thérapeutique.
La focalisation sur les symptômes elle-même est à lâcher, nous avons déjà évoqué cela plus en avant. Elle permet juste au début d’être au clair que ce sont ces symptômes, signes des conflits profonds entre ce que nous croyons et ce qui EST, que l’on veut libérer. Après, c’est faire confiance que c’est la partie profonde de nous, par le truchement du subconscient, qui connaît le chemin vers soi à parcourir. Cela demande une certaine humilité. L’ego n’est pas concerné, lui qui « bousille tout » par ses énoncés intempestifs : il faut que, je n’arrive pas à, je suis foutu si, ça ne va pas comment je me comporte, il faut que cela change, c’est l’autre qui me met dedans, je suis nul(le), je serai toujours ainsi, je suis trop vieux pour changer, je ne peux pas me faire confiance, le problème avec moi c’est…
Une fois le passé libéré, si la personne vit par la suite une douleur, un deuil, un problème qui la dépasse un peu, elle aura alors conscience que ces circonstances ont réveillé des aspects de ses blessures aspirant à se faire reconnaître d’elle. Elle aura alors les outils pour « revenir à elle » en pleine conscience. Et si nous reprenons le cas de l’alcoolisme, un signe majeur que quelque chose a changé en profondeur chez la personne (outre les indications claires du travail de Catharsis) : pouvoir consommer un peu d’alcool, seulement pour le plaisir et la convivialité sans excès ou compulsion.
Nicole Lecocq-François
[1] Pour ce qui est des notions de subconscient, occultation, fonctionnement de l’amygdale, voir références sur le site www.therapiecatharsis.info
[2] Voir aussi à ce sujet l’article précédent « L’alliance thérapeutique ».
Article écrit pour Mieux-Etre.org publié le 15 mars 2020.
Toute reproduction d'une partie de texte ou d'article requiert l'accord de l'auteure.
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40 ans
Mars 2018 a fêté les 40 ans de naissance de la Catharsis Glaudienne.
Retour sur un événement qui a chamboulé la vie de son fondateur et de toutes et tous qui ont pu plonger intégralement dans l’expérience.
L’enjeu se dessine le 8 mars 1978 dans le cabinet de consultation d’Albert Glaude à St-Adèle au Québec où il demeure, au moment plus précis où il lâche tout ce qu’il “sait” pour écouter ce qui “est”. Il le décrit merveilleusement dans son livre “ Guérir ses souffrances émotives “[1]. Il aimait dire que c’est parce qu’il n’était pas psychothérapeute de formation qu’il a découvert le Tunnel de la Catharsis, sans quoi il n’aurait pas pu accueillir ce qui n’était pas en adéquation avec les connaissances académiques acquises. Cette ouverture à la Vie souvent inhibée chez l’humain “rationnel”, de par les nombreux sillons creusés par le mental et la connaissance intellectuelle, est aussi le positionnement permettant de laisser émerger ce qui est enfoui au plus profond de nous… exactement ce qui se joue en Catharsis !
Quatre décennies plus tard, cette approche exprime plus que jamais son essence de naissance. C’est l’occasion pour moi de rendre hommage à Albert Glaude, sans qui je n’aurais pas eu les bases pour réaliser mon travail. En 24 années de pratique, j’assiste à des libérations rapides chez les enfants pour qui la conscience s’accroît, car elle peut s’exprimer dès qu’ils se sentent rejoints là où ils sont, sans pré-jugés, sans analyse, sans diagnostic. Leur subconscient peut alors délivrer sa souffrance. Chez les adultes, le processus est fondamentalement le même, ralenti pour certains par le mental (lequel a parfois été refuge face aux douleurs d’enfance et entretenu par l’intellectualisation des apprentissages et de notre société occidentale). Ils ne s’étaient parfois que très peu tournés jusque-là vers l’intérieur, plongés dans le conditionnement, lequel va céder lors de la libération de la souffrance à l’origine des symptômes présentés. Il est entendu que l’occultation ne peut être rejointe par le mental.
L’éloignement de soi propre à la société de consommation, la fuite du silence, l’hyperconnexion en ligne, le dispersement de l’époque, la recherche de solutions à l’extérieur de soi… font barrage à cette intériorité, source de guérison et de Vie où l’âme s’épanouit tout simplement en exprimant ses vraies aspirations. Sans cette intériorité, l’ego tourne en rond dans “l’avoir”, la comparaison, dans ses envies, ses attirances, ses stratégies en réaction à un vécu d’enfant douloureux qui n’a pas été entendu et donc n’a pas pu entendre qui il était au fond de lui.
L’abus sur l’enfant est parfois sexuel, parfois rapport de force, parfois maltraitance. Outre la question de la violence, il revient à ce que l’adulte fait difficilement preuve de bienveillance et ne ramène pas l’enfant à lui-même quand il est traumatisé, terrifié, quand il déborde, ne comprend pas, somatise, s’exprime hors des codes de la bienséance… Tout cela parce que cet adulte a ses propres blessures, n’a pas conscientisé ses conditionnements et réalise peu les ressentis et le mode de pensée d’un enfant. Il cède alors à la tentation de la consolation, de la justification, de la manipulation, de la rationnalisation pour ramener l’enfant à un comportement plus acceptable.
Tout cela fait partie d’une humanité en marche qui a encore du chemin à parcourir dans la conscience et qui n’a que faire de mettre les individus dans des catégories diagnostiquantes, mais bien d’en venir à sa vérité.
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[1] Ce livre publié en 1984 aux éditions de l’Homme étant épuisé, le récit de présentation intitulé “Le grand jour” est repris intégralement dans “Une vérité qui libère”.
ET QUI EST ALBERT GLAUDE ?
Québécois d’origine belge, né en 1928 et décédé en 1999. De façon surprenante, il découvre le Tunnel du Subconscient le 24 mars 1978. Il développe alors la Catharsis qui permet de guérir des douleurs du passé même si elles ont été occultées.
Si à douze ans, il voulait devenir médecin du cerveau, chirurgien, « pour voir comment ça fonctionne et pouvoir résoudre les problèmes des gens », la vie sembla en décider autrement, du fait la seconde guerre mondiale. Il devint Polytechnicien. Pourtant, après des détours par le marketing, les sciences de l’éducation et la télévision, le destin le ramène à son véritable chemin avec l’hypnose au début, puis la sophrologie, avant de trouver la Catharsis. Il réalise ainsi son rêve d’accompagner les personnes pour guérir leurs souffrances en profondeur. Les découvertes de Henri Laborit sur l’Inhibition Chronique de l’Action l’ont fortement confirmé dans sa Catharsis. Précisons qu’il faut absolument la différencier de l’hypnose qu’Albert Glaude a abandonnée dès qu’il s’est consacré à la Catharsis et n’a en aucun cas autorisée à pratiquer dans cette thérapie.
Comme il se plaisait à le dire, c’est parce qu’il n’était pas thérapeute de formation qu’il a pu faire sa découverte initiale. Il s’est ouvert à la vie plutôt que de réfuter ce qui n’aurait pas été en adéquation ni avec son savoir académique, ni avec les connaissances de l’époque, qu’il n’aurait pas pu remettre en question. Depuis le jour de sa découverte en 1978, il n’eut de cesse d’appliquer et de perfectionner cette merveilleuse méthode thérapeutique et de la transmettre au Canada tout d’abord et en Europe ensuite. Le premier Catharsiste européen, Léon Renard, a été diplômé en 1991.
Albert Glaude a créé la Corporation Internationale des Catharsistes Glaudiens (CICG) qui regroupe les psychothérapeutes praticiens de sa catharsis, dans le but d’assurer la formation continue et de garantir une déontologie de la profession. L’année avant son décès, il formait deux personnes habilitées à former des Catharsistes glaudiens en la personne de Louise Pelletier au Canada et Nicole Lecocq-François en Europe.
Tel que je l’écris dans mon premier livre, Albert Glaude est pour moi « Un être destiné à une découverte majeure, ayant développé des perceptions particulières en fonction de son histoire, de ses dispositions personnelles, de son esprit... devenant psychothérapeute après un parcours riche de multiples expériences… ayant œuvré à ce que la personne se sente plus belle à l’intérieur d’elle-même. »
Bibliographie :
Catharsis - Le Tunnel qui conduit à la guérison, éd. Stanké, réédité sous le titre Guérir ses souffrances émotives, éd. Stanké et de l’Homme, 1984.
Albert Glaude y relate l'histoire de la découverte de la Catharsis. On y apprend comment un tunnel mental, unique à chaque individu, permet de rejoindre et de boucler les événements du passé totalement oubliés. Grâce à cette intégration, l'auto-guérison s'installe. Les histoires de cas cliniques, ainsi que les références scientifiques sont nombreuses.
Guérir des autres, éd. de l’Homme, 1991.
Dans son second livre, plus technique, Albert Glaude rend compte de l'élargissement du champ d'application de sa méthode. De nombreux autres cas cliniques sont présentés et expliqués, ainsi qu'une approche originale des pathologies graves. Un livre exceptionnel.
Ces deux ouvrages sont épuisés. Ils peuvent cependant se commander sur certains sites de vente de livres d’occasion.
Quelques citations d’Albert Glaude :
Le mal portant sait tout des origines de sa maladie mais il ignore qu’il le sait (A.G.).
Je crois que jamais personne ne pourra valablement prétendre comprendre tout ce qui se passe dans l’esprit des autres en procédant à des observations ou en recourant à des tests de classification. C’est au niveau du Subconscient que se trouve l’intégrale connaissance des choses, et il n’y a que l’individu concerné qui puisse y aller voir (A.G.).
Puis un jour, j’ai eu la chance d’entrevoir qu’il suffisait généralement que le malade prenne connaissance de tous les « pourquoi » de sa maladie pour en être guéri, sans médicaments ni directives. De ce jour, je me suis progressivement limité à tenir le rôle plus modeste de non-intervenant qui fait seulement une mise en situation par laquelle le malade chemine à son propre rythme afin de laisser son subconscient s’exprimer librement (A.G.).
Redonner le premier rôle au malade plutôt qu’au thérapeute (A.G.).
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Questions sur la Catharsis
Régulièrement sur ce site apparaîtront des questions que tout un chacun(e) peut se poser sur le travail thérapeutique en Catharsis.
Pour cette première fois, j'ai choisi trois questions-réponses extraites de mon livre J'ai cherché ma vérité et j'ai trouvé la liberté paru en 2016.
Elles sont toujours d'actualité, tant les peurs font partie de la condition humaine.
• Est-ce que ça risque de changer toute ma vie ? Le changement me fait peur.
S’il y a eu de grands changements dans la vie des trois personnes présentées, ils se sont réalisés à partir de leur intériorité. Parfois, il y a un changement total de vie aussi dans les conditions dites extérieures. Parfois, non, parce que la vie de la personne lui convient. Il y avait alors « seulement »dessymptômes, dans une vie en adéquation avec l’extériorité mais dans laquelle l’état d’âme n’avait pas suivi pour des raisons que le mental ignorait. Devenir qui on est ne s’accompagne pas nécessairement de grands changements extérieurs. On se sent libéré du poids du passé qu’on n’avait pas toujours conscience d’avoir, car il s’exprimait par des symptômes.
• Est-ce que tout cela ne risque pas de me re-traumatiser ?
On consulte parce que l’on est traumatisé, même sans le savoir. Le subconscient ne laisse jamais se révéler ce que l’on ne peut pas intégrer.
• Je n’ai pas eu une enfance traumatisante et pourtant je ne vais pas bien, je ne vis pas la vie que je voudrais avoir. La Catharsis s’applique-t-elle ?
Les cas présentés peuvent faire penser à des situations exceptionnelles, d’une part parce que la vision intérieure domine et d’autre part, parce qu’il y a aussi des abus commis. Toutefois, un passé enfoui peut prendre les traits d’une banalité quotidienne. Comment se traduisent les ambiances délétères, lourdes, mortifères, la non-vie projetée sur tout ce qui cherche à grandir dans l’enfant et à s’épanouir ? Tout n’est pas visible, la souffrance de l’enfant s’enracine dans le décalage entre les aspirations de son âme et la socio-culture dans laquelle il baigne.
En dernier ressort, l’évaluation permet de vérifier si la Catharsis s’applique, incluant le point essentiel de la rencontre avec le subconscient.
Très familièrement dit, Madame et Monsieur « tout le monde », de par le fait qu’ils ont eu une enfance, sont susceptibles d’avoir besoin de libérer leur passé. Le tout est une question de conscientisation de la souffrance, celle-ci reste le moteur de la démarche. Et de vouloir lâcher les solutions pathétiques mises en place.
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