ET POUR LES ENFANTS ?
Tout comme l’adulte, les enfants n’ont pas le besoin d’être catalogués, évalués, analysés, traités. Ils sont, de par leur dépendance aux adultes, dans une sensibilité particulière dont il faut tenir compte. Pour ces raisons, l’accent est mis en consultation avant tout sur l’intériorité, l’instance à partir de laquelle la guérison s’opère.
Pourquoi l’enfant est-il amené en consultation ?
Imbibé de la société dans laquelle il vit, il est parfois amené à quitter sa propre réalité pour s’y conformer. Il quitte ainsi sa vérité, ce qui crée des conflits intérieurs. Ces conflits, le plus souvent enfouis, s’expriment à travers des somatisations diverses, du mal-être, des phobies, des difficultés scolaires ou des comportements difficiles. Il peut aussi avoir vécu des traumatismes plus ou moins passés inaperçus.
Concrètement :
L’enfant va venir parce que son/ses parents s’inquiète(nt) pour son évolution ou se sentent impuissants devant ses comportements ou le mal-être qu’il présente. La première entrevue lui aura permis de voir la façon dont il y est pris en considération et de mesurer combien ce qu’il y vit le soulage. Son acceptation est requise pour tout autre rendez-vous.
Les séances sont peu nombreuses. Parfois, une seule suffit.
Elles se déroulent en présence de la mère ou du père, si possible des deux : parce que la vie de l’enfant est étroitement liée à la leur, pour être entendu d’eux, pour que ceux-ci réalisent ce qu’il vit en profondeur, pour lever toute incompréhension ou zone de confusion.
Assez souvent, le travail se fait en face à face sans passage au divan. L’enfant plus proche de son subconscient que l’adulte va libérer des choses non conscientisées jusque là et parfois revivre des affects enfouis à l’origine des difficultés rencontrées. Si le divan s’avère facilitant, cela se fera avec l’accord de l’enfant ; la présence d’un seul parent suffit.
Un enfant plus grand peut souhaiter être seul avec le thérapeute, le besoin d’autonomie l’emporte alors sur les autres besoins.
Exemples :
Charles, dix ans, ressent une profonde tristesse lorsque sa maman évoque la détresse dans laquelle elle l’a retrouvé à deux reprises bébé dans son berceau, comme s’il s’était senti abandonné. Il y a par ailleurs cette impossibilité pour lui de rester seul à l’étage de la maison quand le reste de la famille est au rez-de-chaussée.
Le fil du vécu va se retisser en deux séances, la seconde se déroulant au divan. Là, Charles revit le moment où il est saisi par les bras d’une Nounou à la garderie où sa maman est venue le déposer pour un court temps. Ce moment est primordial, avec le revécu de la sensation et la peur de la séparation - la même sensation que celle ressentie sur le palier à l’étage de sa maison : la terreur d’être attrapé par deux bras et enlevé. La phobie a disparu instantanément, vérification faite dans les jours suivants. Quelques années après ces séances, Charles jouit d’une bonne autonomie, sans aucune angoisse de séparation.
Un autre enfant va de la même manière régler sa terreur des chiens dans son Tunnel où il revit la forte insécurité ressentie lorsque le chien du voisin arrive, menaçant, dans son jardin. Il est très petit et fort impressionné, bien que sa maman réagit très vite et le protège. Il va spontanément ramasser des pierres dans son Tunnel pour construire un mur et boucher l’endroit par lequel l’animal pourrait surgir. Il en sort ensuite et débouche dans un endroit où il se sent réellement « chez lui ». Il sort également de l’inhibition d’action et retrouve sa sécurité intérieure par rapport aux chiens. Dans ce processus, la symbolique est venue à la rescousse de l’enfant pour évacuer son problème.
Ces deux exemples portant sur des mémoires inconscientes sont choisis pour illustrer la mémoire du corps et des émotions.
En résumé :
Le travail se situe au carrefour de la thérapie, de la communication et de la médiation.
La confiance et la sécurité sont garanties par le non-jugement de ce qui se vit. Le chemin se trace par la connexion avec le ressenti intérieur de l’enfant et avec la manière dont ce qui est partagé fait résonance chez lui. Les parents étant inclus autant que possible dans ce chemin.
A méditer :
Parfois, dans notre société, on punit l’enfant pour ses symptômes.
Nous avons besoin d’en prendre conscience.
Si nous avons parfois besoin de mettre des limites
aux comportements de l’enfant,
nous avons aussi besoin d’apprendre
à voir sa réalité intérieure derrière ses comportements.
Nous avons besoin de l’aider
à conscientiser et libérer sa souffrance.
Sans quoi, nous lui recréons de nouveaux conflits
quand nous suggérons
qu’il n’est pas ce qu’il devrait être,
ou n’agit pas comme il le devrait,
ou comme nous voudrions qu’il le fasse.
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